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Date & horaires
23 juillet 2022
16h30 - 23h30

Samedi 23 juillet à 16h30, Livia Via accueille Joseph Martinetti, agrégé de géographie, enseignant-chercheur à l’université de Nice

Texte de présentation proposé par le conférencier :

« Anciennes frontières sismiques et civilisationnelles, les espaces méditerranéens et pontiques ont connu une période de paix relative, construite dans un premier temps après la Seconde guerre mondiale autour de l’équilibre de la Guerre froide puis d’une hégémonie américaine, pax americana,assurée par la présence de la VIe Flotte en Italie etl’effondrement de l’empire soviétique. La vision qui lui succède, celle d’un Monde néolibéral partagé en trois pôles de puissances économiques, la fameuse Triade (Etats-Unis, Europe et Japon et Asie orientale) conçoit alors le monde méditerranéen comme une périphérie récréative par où transite l’énergie et les biens de consommation en provenance de l’Eurasie et d’Asie orientale.

L’Union européenne théorise le processus de Barcelone qui envisage la construction d’un espace unifié Euro-méditerranéen où les deux rives de la Méditerranée partageraitalors irréversiblement valeurs humanistes, démocratiques et libérales. Très vite cependant, le XXIe siècle impose son tempo réaliste et met en relief les limites de cette vision irénique.

Une succession de crises (crise de l’euro, Printemps arabes) fait alors rejouer la sismicité politique et civilisationnelle qui traverse la Méditerranée. Elle est ainsi redevenue un champ de tensions aux portes de l’Europe qui s’échelonne en un « arc des crises » allant du détroit de Gibraltar jusqu’à la mer d’Azov et se déclinant sous forme d’instabilités chroniques et de guerres (Libye, Syrie, Ukraine). En conséquence cet espace maritime se situe au cœur de stratégies à la fois rivales et complémentaires, celles de la Turquie et de la Russie qui cherchent à redéfinir leurs anciennes zones d’influence impériale mais aussi celle de la Chine qui tisse sa toile réticulaire d’intérêts économiques avec ses nouvelles routes de la soie. Détourné un temps de la vieille Europe et échaudés par leurs échecs proche et moyen-orientaux, les Etats-Unis prennent à nouveau une part active dans cette compétition et considèrent à nouveau les espaces méditerranéens (les Balkans, la mer Noire, les îles) comme un avant-poste indispensable de la présence occidentale.

On peut en conséquence s’interroger sur le rôle désormais assigné aux îles méditerranéennes dans ce retour des tensions en Méditerranée ? »

 

Lieu
Salle communale


Samedi 23 juillet à 16h30, Livia Via accueille Joseph Martinetti, agrégé de géographie, enseignant-chercheur à l’université de Nice

Texte de présentation proposé par le conférencier :

« Anciennes frontières sismiques et civilisationnelles, les espaces méditerranéens et pontiques ont connu une période de paix relative, construite dans un premier temps après la Seconde guerre mondiale autour de l’équilibre de la Guerre froide puis d’une hégémonie américaine, pax americana,assurée par la présence de la VIe Flotte en Italie etl’effondrement de l’empire soviétique. La vision qui lui succède, celle d’un Monde néolibéral partagé en trois pôles de puissances économiques, la fameuse Triade (Etats-Unis, Europe et Japon et Asie orientale) conçoit alors le monde méditerranéen comme une périphérie récréative par où transite l’énergie et les biens de consommation en provenance de l’Eurasie et d’Asie orientale.

L’Union européenne théorise le processus de Barcelone qui envisage la construction d’un espace unifié Euro-méditerranéen où les deux rives de la Méditerranée partageraitalors irréversiblement valeurs humanistes, démocratiques et libérales. Très vite cependant, le XXIe siècle impose son tempo réaliste et met en relief les limites de cette vision irénique.

Une succession de crises (crise de l’euro, Printemps arabes) fait alors rejouer la sismicité politique et civilisationnelle qui traverse la Méditerranée. Elle est ainsi redevenue un champ de tensions aux portes de l’Europe qui s’échelonne en un « arc des crises » allant du détroit de Gibraltar jusqu’à la mer d’Azov et se déclinant sous forme d’instabilités chroniques et de guerres (Libye, Syrie, Ukraine). En conséquence cet espace maritime se situe au cœur de stratégies à la fois rivales et complémentaires, celles de la Turquie et de la Russie qui cherchent à redéfinir leurs anciennes zones d’influence impériale mais aussi celle de la Chine qui tisse sa toile réticulaire d’intérêts économiques avec ses nouvelles routes de la soie. Détourné un temps de la vieille Europe et échaudés par leurs échecs proche et moyen-orientaux, les Etats-Unis prennent à nouveau une part active dans cette compétition et considèrent à nouveau les espaces méditerranéens (les Balkans, la mer Noire, les îles) comme un avant-poste indispensable de la présence occidentale.

On peut en conséquence s’interroger sur le rôle désormais assigné aux îles méditerranéennes dans ce retour des tensions en Méditerranée ? »

 

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